UNE LIVRE DE CHAIR

Romain aurait aimé faire un travail sur l'argent mais il n'a plus le temps. Il aurait appelé son essai Métaphysique de l'argent. Il se dit que l'argent est désormais un problème philosophique ou métaphysique et qu'il faut revoir les valeurs et la manière de les appliquer. Il ne se souvient plus de la distinction entre philosophie et métaphysique mais il a retenu que faire d'une chose un problème est essentiel.

LE MOT DE L'ÉDITEUR

New-York. Romain s’effondre lors d’une partie de poker chez Ryan. Allongé dans la pièce attenante, il laisse filer ses pensées, remonte le cours de ses souvenirs, pendant qu’à côté, le drame se noue…
Persuadé que cette crise cardiaque sera la bonne, il laisse filer ses pensées. Héritier d’une fortune colossale, il a fréquenté le monde clinquant de Hollywood avant de venir échouer, ruiné, à cette table de jeu clandestine dans le New York interlope des fauchés. Dans la pièce voisine, la partie de poker se poursuit, et le drame se noue : Freddy, un maffieux dont Ryan est le débiteur surgit avec ses hommes et ils le frappent à mort. Les autres sont sommés de trouver une solution pour rembourser la dette.
L’argent est pour tous à l'origine du mal-être puis du malheur, et dans la balance, une livre de chair vaut bien une dette d’argent.
Le compte à rebours de cet habile huis-clos, enclenché dès la première ligne, est égrené avec une insistance croissante, soutenu par une écriture qui creuse et malmène à l’envi, et des personnages chancelants aux répliques intérieures dignes des grands films noirs.