Dans cette série Vendredi 13, initiée il y quelques temps (2011) et où des auteurs
sont invités à jouer de leur imaginaire sur le thème du vendredi 13,
Pia Petersen, très remarquée pour son Une livre de chair, est venue proposer un étrange huis clos moderne.

Une bande de jeunes hackers révoltés face à la destruction du monde par l'argent et le pouvoir, s'en sont pris informatiquement à une importante firme aux ramifications internationales et aux méthodes plutôt louches.

Malheureusement, les services de surveillance de l'entreprise les ont localisés et le patron, qui est un teigneux, veut à tout prix se débarrasser d'eux.

De rencontre au sommet entre les deux mondes, il s'agira, dans un bistrot, avec pour témoin un prêtre alcoolique. Et au milieu de tout ça un homme de main sur la voie du repentir, après avoir lu un livre prêté un jour de rencontre au bord d'un zinc par ce prêtre désabusé.

Pia Petersen érige, Hugo, l'homme de main sur le retour, en une espèce de Don Quichotte actuel, flanqué non pas d'un Sancho Pansa mais d'un jeune chiot errant, et qui, espérant peu à peu faire le bien en évitant de tuer systématiquement ses victimes, ne parvient pas à ses fins.

Sur un ton très simple, celui d'une simple mésaventure, l'auteure porte la confrontation au seuil des erreurs, des angoisses, des troubles que développent les sociétés actuelles, la rotation bouleversée de la planète. Révolte, argent, misère, pouvoir, religion, mafia, magouilles, dégâts collatéraux, sentiment de fin du monde et au milieu un type qui ne parvient pas à retrouver, même avec l'aide du prêtre, la voie du bien.

Quoi que la graine ait été semée, de nouveaux Don Quichotte sont-ils en train de naître voire déjà d'agir pour renverser les choses?

Derrière l'innocence (tout de même sanglante) du ton et du récit, beaucoup à réfléchir.