Le nouveau paradigme
de Pia Petersen
LA PROVENCE
Patrick Coulomb
Mars 2019
Décidément, pour Pia Petersen, Los Angeles est la ville de tous les possibles.
Après y avoir rencontré Dieu (Mon nom est Dieu, chez Plon),
voilà qu’elle y réinvente la révolution…
L’auteur «marseillaise» - danoise d’origine, elle vécu de longues années à Marseille, avant de partager son temps entre Paris et Los Angeles - a eu comme une prémonition. Elle transcende l’actualité française de ces derniers mois, celle des gilets jaunes, pour installer à Beverly Hills, sur Rodeo Drive ou Sunset Boulevard, une apocalyptique révolution des pauvres et des sans domicile fixe.
Rangé arbitrairement dans la catégorie «thriller», parce qu’il est publié dans une collection de romans noirs et de thrillers, Paradigma est bien plus que cela. C’est à la fois un conte, une histoire d’amour, une critique sociale au lance-flammes, un état des lieux de la société contemporaine occidentale et un incroyable récit de politique-fiction.
Paradigma, c’est la description d’une révolution. Que Pia Petersen semble appeler de ses voeux et qu’elle décrit à plusieurs reprises comme étant la seule issue. Un changement de paradigme totalement nécessaire si notre société veut continuer à exister. Et de citer Jeremy Rifkin - entre autres citations, que l’on retrouve à chaque fin de chapitre: Les paradigmes économiques ne sont pas des phénomènes naturels; ce sont de simples constructions humaines.
Cette construction, son roman s’essaie à en donner un mode d’emploi, un guide: comment faire la révolution sans casser des oeufs - ou pas trop - et glisser d’un paradigme à un autre, plus humain, qui nous donnerait la possibilité de continuer encore un peu sur notre route… Le tout bien sûr dans un roman, qui n’a rien d’une analyse économique ou politique, qui est fait de chair et de sang, de sentiments puissants, d’action. Et d’une part de rêve, sans doute.