Instinct primaire

LE MOT DE L'ÉDITEUR

Elle se défend alors qu'elle ne devrait pas avoir à se défendre, elle seule a un droit sur son corps et ce qu'elle en fait est de sa responsabilité, à elle et cela n'est pas négociable. La question ne devrait même pas être posée. A moins, bien entendu, que son corps soit mis sous tutelle d'Etat comme étant un bien de l'humanité à préserver, auquel cas elle ne s'appartiendrait plus, auquel cas elle ferait partie d'un fonds commun, à la manière d'une espèce à préserver ou d'un monument classé patrimoine mondial mais en attendant qu'on en arrive là, la femme s'appartient et personne ne peut lui dire le contraire.

Les gens dans leur bon droit sont dangereux.

À force d'entendre les héritières du féminisme décréter qu'une femme n'est jamais complète si elle ne devient pas épouse et mère, un homme peut-il admettre un discours différent de la part de celle avec qui il souhaite partager sa vie? N'a-t-il pas, d'ailleurs, été forgé, éduqué, dressé par sa propre mère à ne jamais concevoir aucune autre représentation de la femme ?

Avec l'originalité qui la caractérise, Pia Petersen pénètre dans la grande tragédie de l'incompréhension entre hommes et femmes pour observer le sentiment amoureux et son asservissement aux mœurs d'une époque. Depuis les paradoxes d'un temps où
le mariage et les enfants pour tous se cogne à la valse des divorces et au surpeuplement, jusqu'aux vices cachés des esthétiques littéraires féminines, elle mène une savoureuse exploration de nos instincts primaires.

CHARLES WEBER, Mondo Blog

KEVIN JULIAT, Actu Littéraire