Portrait au vitriol de notre société
BRICABOOK
Leiloona
Février 2014
Morgane Latour est une journaliste qui s’intéresse de près à un dénommé Jansen, le chef, ou plutôt le gourou, d’une secte. Ce dernier assiste, sans doute pour son image, à un concours de père Noël: lequel sera le plus crédible pour l’incarner? Parmi eux, un hurluberlu qui dit s’appeler Dieu. Morgane s’intéresse alors à cet homme qui a plutôt tout l’air d’un vagabond.
Retombant le lendemain sur lui, elle se pose tout de même des questions: et s’il disait vrai? Et s’il était réellement Dieu? Des signes discrets font même leur apparition…
Commence alors un périple digne de la découverte du Créateur qui se rend compte de l’ignominie de son œuvre: les hommes.
Mon nom est Dieu est tout d’abord bien perturbant. Il me fut compliqué d’appréhender cet homme comme l’incarnation de Dieu. Apathique, pitoyable, porté sur les anti-dépresseurs, l’alcool ou les joints, voici un portrait qui dérange et gratte. Bien entendu, le lecteur est avide de réponses, comme Morgane, mais Dieu est un taiseux qui ressemble davantage au persécuté passif qu’à un ordonnateur puissant.
Fable de nos heures sombres, Mon nom est Dieu revient sur les dérives des hommes, de la religion aussi: comment ne pas être fou de rage de voir que les hommes n’ont eu de cesse de tirer les religions en leur faveur sans écouter le réel message divin?
L’Homme serait alors la seule cause de ses malheurs, et la Bible, le Coran ou encore la Torah des tissus de mensonge crées pour le profit de quelques hommes.
De façon comique, par conséquent, Dieu est un déiste et rejette en masse toutes les religions.
Mais c’est aussi un être seul, qui souffre même de cette solitude, et n’aurait rien contre un petit plaisir charnel. Car Dieu est amour avant tout.
Mais ce roman ne se borne pas à son simple portrait. Les Hommes aussi sont au centre de cette fable, et ils n’ont pas le bon rôle …
Amertume, tendresse, pitié, le lecteur passe par de nombreuses émotions, et s’attache à ce vieux bourru. Portrait au vitriol de notre société, voici un roman tour à tour tendre et caustique qui permet au lecteur d’enclencher une certaine réflexion critique.