La dérive d'un écrivain

LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE
Françoise Ramillon
Mars 2013

Une mouche près d'une toile d'araignée: telle est la métaphore développée dans le dernier livre de Pia Petersen

La mouche, c'est l'écrivain américain Gary que la critique encense et qui vient de recevoir le prestigieux International Book Prize. Gary est un être fragile un véritable artiste qui croit en sa vocation: il avait plein de projets en tête, des romans puissants et dévastateurs comme des ouragans. La toile d araignée, c'est le monde qui l'entoure. Sa femme, Ruth et son producteur.

Miles, le poussent à accepter une téléréalité très lucrative. Gary accepte, au départ parce qu'il pense que l'émission sera un bon incitateur de lecture: il imaginait des téléspectateurs convertis à la littérature et à la philosophie, mais il déchante très vite et découvre que les gens sont fascinés par la téléréalité parce qu'ils se régalent de la vie des autres. Ils attendent un drame, un malheur. On lui propose de créer avec les spectateurs un roman interactif et il se rend compte avec amertume qu il est devenu une putain de l'écriture, qu'il a perdu toute liberté créative. Pour lui, c'est un enfer.

Pia Petersen interroge,dans ce roman au suspens habilement maîtrisé jusqu'aux dernières pages, le rôle de l'artiste dans nos sociétés contemporaines. Comment ne pas succomber aux sirènes des medias? Comment rester un écrivain, un vrai, dégagé de toute influence, de toute entreprise de séduction?