Pia Petersen montre une maîtrise toujours plus grande des outils du roman
LE MONDE DES LIVRES
Nils C. Ahl
Juillet 2009
La complicité est un sentiment ambigu. Surtout quand on est la compagne d’un artiste radical et fragile comme Iouri.
Complice d’un artiste ou complice d’un criminel, la narratrice amoureuse de ce cinquième roman de Pia Petersen ne sait pas. Mais elle se prépare au pire à l’approche de la prochaine exposition de Iouri. Refermé sur lui-même, violent, persuadé presque malgré lui que l’art vaut plus qu’une vie humaine, il est assailli par la mort et le sang en permanence.
Fascinée, la narratrice comprend bientôt que le projet de cette exposition est de montrer l’art comme un crime de sang, pièces à convictions et cadavres compris.
Plus qu’une réflexion parfois caricaturale sur l’art et sur la performance, Iouri tente de saisir sur le vif un flux de conscience et de parole qui n’est pas au centre du roman mais à la marge.
Livre après livre, Pia Petersen montre une maîtrise toujours plus grande des outils du roman, et s’essaie ici avec bonheur à la littérature amoureuse.