Un hymne à l’écriture et à sa raison d’être.
Un grand roman
L'INSATIABLE
Le blog note de Charlotte
Janvier 2013
Parler de télé réalité et de littérature (la vraie, celle qui prend aux tripes et qui grandit le monde) dans une même histoire, il fallait oser. Le défi était risqué.
Pia Petersen l’a relevé, avec brio et finesse dans son dernier roman
Un écrivain, un vrai
Quand on prend connaissance du pitch, on reste interloqué. Gary Montaigu, écrivain reconnu et couronné du prix le plus prestigieux outre Atlantique, accepte d’être la star d’un programme de téléréalité. Son ambition: faire entrer la littérature dans les foyers par le biais du petit écran, toucher ce public hermétique aux livres. Noble idée me direz-vous. C’était sans compter sur la perversité de ces programmes sans vie dont les scripts sont écrits et millimétrés.
Le clou: Gary est chargé d’écrire une histoire en live et ce sont aux spectateurs de la façonner par leur j’aime, j’aime pas (toute ressemblance avec un système existant…).
C’est à partir de ce postulat (qu’il fallait trouver!) que Pia Petersen nous dresse un portrait réaliste et intelligent de la dérive des sociétés contemporaines face à ce «tout voir», à la médiocrité de ce que la télévision peut offrir et qui pourtant attire les foules. En parallèle, se dessine un véritable plaidoyer pour la création libre, pour que les artistes toujours créent en âme et conscience, en se libérant de ce qui doit être, de ce qui est attendu.
L’histoire est sur un fil, le basculement guette et peut tout happer à la seconde suivante. Une tension dramatique, une écriture subtile et directe, des personnages incarnés, les clins d’oeil à des auteurs contemporains. Tout y est!
Un hymne à l’écriture et à sa raison d’être, à la création et à sa place inégalable dans le monde!
Un grand roman!
PS: et en plus le choix de la photo pour la couverture rend le livre objet superbe! A conserver précieusement et à relire!
Si vous voulez en savoir plus sur Pia, elle s’est prêtée au jeu de l’interview Si on parlait écriture!
Extraits
Gary avait toujours pensé que la fin justifiait les moyens mais il n’en était plus si sûr. Les moyens finissaient par engloutir la fin, ou en l’éliminant, la rendaient impossible.